Sélectionner une page

Quels sont les risques liés à l’EMDR ? Existent ils vraiment ?

L’EMDR est une approche thérapeutique relativement efficace et donnant très souvent de résultats probants.  Cependant, il y a des risques qui y sont liés. Parfois, le processus ne fonctionne pas comme il faut, bloque et va jusqu’à entraîner des conséquences néfastes. Quels sont les facteurs qui pourraient faire échouer l’EMDR ?

Les patients ne parviennent pas à trouver une solution à leurs problèmes

Les patients traités par l’EMDR ne viennent pas tous en consultation dans le but de pallier à leurs problèmes. Certains se font traiter par cette forme de thérapie émotionnelle pour profiter des bénéfices secondaires qui jouent également un rôle prépondérant dans leur vie : les intérêts financiers, les motivations narcissiques… Le rôle du thérapeute sera ainsi d’aider ses patients à trouver leur motivation de guérison même si cela ne représente pas leur intérêt primaire. Dans ce cas, d’une pierre deux coups : le patient adopte une attitude thérapeutique efficace et reçoit des affluences concrètes pour bénéficier des avantages secondaires liés à l’EMDR.

Une relation thérapeutique complexe

Quand le patient est traumatisé, la relation thérapeutique devient complexe. Il se vêt de toutes les images maladaptatives et le dysfonctionnement de leurs croyances impacte les interactions avec le praticien, ce qui met en péril le déroulement de l’EMDR et met en doute son efficacité. Les patients traumatisés font face à des difficultés d’interaction et réagissent pratiquement mal au contre-transfert. Les thérapeutes perdent toute leur énergie, sont irrités et perdent leur capacité d’action et de réflexion. La seule présence de leur patient les insécurise. Pour reconnaître, prévenir et réparer ces pièges, il est recommandé de faire faire un exercice en duo aux patients.

Systématisation des cas

Les traumatismes simples peuvent être traités et re-traités avec l’EMDR. Le lien entre les expériences et le souvenir du passé est circonspect.  Un traumatisme complexe renferme trop d’expériences négatives et la thérapie est ainsi plus difficile, voire impossible et peut causer des effets rebonds important. Il faut que le thérapeute puisse disposer de tout un panel d’idées afin d’isoler les souvenirs clés sur lesquels les symptômes sont basés. Mais avant de passer à la thérapie proprement dite, il est utile de régler les problèmes qui interfèrent avec le traitement. Souvent le thérapeute praticien se confronte à une situation aléatoire et se pose une question précise avant de commencer : « débuter par quoi et terminer avec quoi ? ». C’est à partir de cette question qu’il peut conceptualiser et systématiser les cas qui vont servir de point de départ au traitement en EMDR.

La stabilisation : phases de traitement et timing

La confrontation du traumatisme n’est intéressante que si elle est susceptible d’activer le système d’auto-guérison qui est inné en soi pour guérir ledit traumatisme. Une confrontation est jugée précoce quand le patient ne parvient pas encore à maîtriser son traumatisme. Elle peut engendrer une re-traumatisation car le patient va se retrouver à nouveau envahi par ses souvenirs. Le caractère du thérapeute joue un rôle prépondérant : si certains sont beaucoup plus prudents et ne préconisent pas systématiquement l’EMDR, d’autres pourraient déclencher trop tôt le processus au risque de le faire échouer.  L’outil des « trois tests » aidera le thérapeute à évaluer, stabiliser et confronter le patient à chaque séance. Les capacités du patient seront également analysées pour savoir si elles sont élaborées et renforcées avant le processus d’EMDR.

Un processus délicat

Les patients traumatisés expriment des modes d’interactions capables d’influencer la relation thérapeutique qui peut les empêcher de jouer leur rôle comme il faut lors du processus de l’EMDR. Les spécificités et les caractéristiques du patient sont des facteurs bloquants au traitement et les risques liés sont nombreux :

  • L’échec extrême
  • La prise de conscience précoce
  • La censure déplacée des informations à re-traiter
  • Le besoin de contrôle…

Les thérapeutes vont adopter des stratégies visant à aider les patients à adhérer plus facilement au processus.

Les tissages cognitifs

Les patients ayant subi des traumatismes complexes ont du mal à faire dérouler le processus d’EMDR. Le thérapeute est bloqué et doit accentuer la fréquence de ses interventions. L’utilisation des tissages cognitifs doit être activée. Le tissage de processus vise à garder les patients dans leur cage de tolérance aux affects afin que le déroulement de la désensibilisation puisse s’effectuer sans anicroches et continuer dans le bon sens. Le tissage de contenu vise à dégeler les blocages particuliers que le patient peut rencontrer au cours de son traitement.

Les patients vont s’exercer à expérimenter ces deux types de tissage. Ces tissages peuvent être cognitifs, non-cognitifs, physiques, sensoriels, humoristes, spirituels et symboliques. Une grande quantité de métaphores peuvent être utilisées pour faire fondre les blocages et peuvent aider à la psychoéducation.

La non-compétence des thérapeutes

Un des risques connus de l’EMDR est la non efficacité du traitement à cause de la non-compétence des thérapeutes. Souvent psychiatres ou psychothérapeutes de service, les praticiens de l’EMDR doivent disposer d’un certain volume d’expériences pour mettre sur pied des stratégies efficaces. Mais le traitement n’aboutit pas toujours et les patients récidivent après les quelques mois ou les quelques années suivant le traitement. Pour que la thérapie des mouvements oculaires s’opère efficacement, il est important que le personnel traitant dispose de tous les éléments liés au traumatisme et en bâtir une balise robuste et fonctionnelle. La pratique de l’EMDR n’est efficace que si le patient parvient à re-traiter ses informations et à positiver ses émotions. Conclusion, fuyez les praticiens bas de gamme, le prix est souvent un indicateur et demandez si il dispose d’une certification.

5/5 - (1 vote)