Sélectionner une page

A partir de quel âge est il possible de faire une séance EMDR ?

emdr age necessaire


Cela fait maintenant une bonne trentaine d’années que  la pratique d’EMDR s’est popularisée. Pour rappel en effet, c’est à la suite de tests concluants réalisés sur de soldats atteints de syndrome de stress post-traumatique à la fin des années 1980 que cette thérapie a obtenu la reconnaissance du corps médical. Contrairement à ce que beaucoup peuvent penser, sa pratique est possible, même sur les enfants de bas âge. Faisons un focus à ce propos.

EMDR : une pratique adaptée à tous les âges, ou presque

Parmi les questions qu’on se pose le plus en ce qui concerne l’EMDR figure celle concernant l’âge minimal permettant de profiter de tous les avantages. La grande majorité des praticiens indiquent qu’il s’agit d’une pratique accessible même pour les plus jeunes d’entre nous connaissant un choc émotionnel d’une certaine intensité. Il suffit pour les praticiens d’adapter les séances à leur âge et de pratiquer en présence de leurs parents. Nombreux sont ainsi les thérapeutes qui acceptent de prendre en charge des enfants de 2 à 3 ans. Reconnaissons tout de même que c’est à partir de l’adolescence que les parents observent chez leurs enfants des symptômes de troubles relatifs à un syndrome de stress post-traumatique. Ce sont donc les enfants ayant plus de 12 ans qui sont donc les mieux représentés parmi les jeunes patients de la plupart des psychothérapeutes pratiquant une séance d’EMDR.

Les indications et les contre-indications

Comme pour n’importe quel souci de santé, quand certains symptômes s’éternisent, il est important de prendre des mesures adaptées, comme le recours à un psychothérapeute. Votre enfant a-t-il tendance à pleurer fréquemment alors qu’aucune cause organique ne soit en cause ? A-t-il de l’apathie, des difficultés à trouver le sommeil ou un manque d’appétit ? L’EMDR pourra constituer une solution à son problème.

Certaines situations vécues antérieurement par l’enfant doivent également constituer systématiquement une raison de consulter. C’est le cas notamment :

  • De la naissance prématurée
  • De la naissance traumatique
  • De l’adoption
  • De la séparation de la mère durant ses trois premiers mois d’existence
  • De la naissance dans un milieu familial conflictuel
  • De l’enfantement par une mère ayant subi une perturbation de grossesse, une agression ou des violences conjugales

Les parents sont les mieux qualifiés pour identifier les raisons des traumatismes de leur progéniture, d’où l’importance de leur présence. Ils sont également les seuls  aptes à faire connaître si leurs enfants ne présentent pas les contre-indications relatives à cette pratique. Certes, il n’y a pas des contre-indications majeures concernant cette pratique, mais les thérapeutes refusent souvent de pratiquer sur un enfant ayant un problème cardiaque ou souffrant d’une épilepsie.

À noter par ailleurs qu’il y a moins de risques de pratique effective de l’EMDR sur un enfant, car la première séance consistera pour le thérapeute de réunir toutes les informations sur les raisons pour lesquelles vous allez amener votre enfant vers lui. Il cherchera également à savoir si les symptômes sont réellement liés à un traumatisme. À lui après de décider s’il faut ou non poursuivre le traitement par une ou plusieurs nouvelles séances d’EMDR.

À noter que la durée de la séance sera plus réduite pour un enfant que pour un adulte.

Le protocole EMDR avant l’âge de 3 ans

Le protocole à suivre pour une séance EMDR ne sera pas le même d’une catégorie d’âge d’enfant à une autre. Dans le cas où le vôtre a, au plus, 3 ans, votre présence est plus que nécessaire. Votre progéniture ne pouvant pas bien exprimer ses ressentis, ce sera grâce aux indications que vous fournissez sur son vécu pendant sa période fœtale, lors de sa naissance ou durant ses premiers mois d’existence qu’un protocole qui lui sera adapté sera réalisé.

Il n’y a aucun besoin de faire passer votre enfant de moins de 3 ans par un grand nombre de séances. 4 ou 5, voire moins, suffiront largement. Mais en quoi consisteront vraiment ces séances ? Elles consisteront à écouter les parents parler de l’histoire narrative de l’incident traumatique. Cela permet au thérapeute de mieux agir sur les causes du traumatisme et de générer l’intégration de l’information traumatique bloquée et figée. Pendant qu’ils content l’histoire dont il est question, les parents pourront effectuer des stimulations bilatérales avec l’aide du thérapeute. Tous les gestes qu’ils accomplissent avec les recommandations de ce dernier, associés avec les mots prononcés durant les récits, donneront dans le cerveau de l’enfant de la cohérence à ses précédents vécus traumatiques.

Prenons l’exemple d’un enfant qui n’a même pas 3 ans ayant connu un accident de la route. Son incapacité d’exprimer verbalement son vécu durant cet évènement tragique ne lui permet pas de faire disparaître le traumatisme qui y est lié. On peut heureusement connaître ce qui se passe avec lui via des signes comme l’irritabilité, la colère, l’agressivité et la terreur nocturne. Le travail de narration, suivi des mouvements stimulants des parents, suffira pour faire disparaître tous ces symptômes. 

Et pour les autres enfants ?

Après l’atteinte du 3e anniversaire, un changement dans le protocole est indispensable pour s’assurer de l’efficacité d’une séance d’EMDR pour les enfants. Voyons en détail ce qu’il en est en fonction de leur catégorie d’âge.

Les enfants de 3 à 5 ans et de 6 à 8 ans

De 3 à 5 ans et de 6 à 8 ans, c’est seulement au cours de la première séance qu’il y a nécessitée d’une présence effective des parents, dès le début jusqu’à la fin. Les séances suivantes sont en effet constituées en grande partie par de travail individuel en EMDR. Parmi les méthodes les plus courantes dans ce domaine existe celle consistant à proposer à l’enfant de dessiner la cause de son traumatisme. Cela pourrait être, par exemple, un accident ou son traitement par ses camarades de classe. Le thérapeute pourra poursuivre par lui demander les mauvais mots qu’il a en tête le plus souvent, parmi lesquels se trouvent les « je suis nul » et « je ne suis un incapable ». Il l’interrogera, par la suite, sur les sentiments qui s’y attachent  et les effets que cela fait sur son corps.

Ce n’est qu’après qu’il y aura passage à l’étape de la stimulation sensorielle qui consiste en des mouvements des yeux ou en des stimulis du toucher ou de l’audition. Cette stimulation a pour finalité de faire disparaître rapidement les symptômes. Les thérapeutes ont plusieurs astuces pour inciter l’enfant à faire des mouvements des yeux, comme celle consistant à lui solliciter l’accompagnement avec les yeux d’un jouet. Pour les stimulis du toucher et de l’audition, ils vont leur demander de taper d’une façon alternative sur un coussin ou dans les mains.

Le protocole à suivre à partir de 8 ans

Le même protocole est repris, mais avec quelques nuances, entre 8 et 12 ans. Le praticien n’aura plus à demander à l’enfant de dessiner quelque chose. L’enfant ayant déjà une aptitude à bien s’exprimer, il obtiendra de sa part toutes les informations relatives à son traumatisme. Par ailleurs, en s’exprimant, l’enfant intégrera l’évènement perturbant avant le passage à l’étape de stimulation sensorielle. La présence effective des parents n’est plus requise. Au-delà de 12 ans par contre, un protocole similaire à celui des adultes doit être suivi.

Cette page est utile ?